Calvin que représente, pour toi, le fait
d'avoir été adopté, d'une telle façon, par
le public français ?
Hum
Je crois que c'est une très bonne chose
C'est un gars venu de Paris, Patrick Mathé (fondateur
de New Rose Records qui a, en premier, signé Calvin Russell sur
son label, Nda), qui m'a repéré à Austin, Texas.
Il avait été très intéressé par ce
que je faisais et a voulu me faire connaître en France. C'est lui
qui a, réellement, lancé ma carrière. Il y a, tout
de suite, eu un bon feeling et une grande complicité entre moi,
les français et la France en elle-même.
Je connaissais, déjà, ce pays depuis très longtemps.
J'avais eu l'occasion d'en apprendre l'histoire alors que j'étais
à l'école. J'ai toujours souhaité y venir pour en
apprécier l'architecture. J'ai, tout de suite, beaucoup aimé
la France.
En mars, j'avais assisté à ton retour
dans l'hexagone. Tu étais alors invité au double concert
de Paul Personne à La Cigale. Lorsque tu es monté sur scène,
les spectateurs étais vraiment très enthousiasmés
par le fait de te revoir enfin. Comment expliques-tu ton succès
ici ?
Oui ! L'accueil que j'ai reçu durant ces deux soirées était
vraiment très gentil
Je ne m'y attendais vraiment pas. C'était tellement gentil ! Il
faut dire que cela fait un certain temps que je ne suis pas passé
par là
C'est probablement l'une des raisons qui fait que je suis, aujourd'hui,
de retour.
J'étais en France, à ce moment là, car je participais
à un film. Mon premier film, qui sortira l'an prochain - j'y ai
un petit rôle. Je travaillais, alors, sur quelques chansons pour
la bande originale de ce long métrage.
J'ai reçu cette invitation de Paul Personne pour participer à
ces deux concerts et j'ai, tout de suite, accepté. J'ai reçu
un accueil si chaleureux ! C'était deux grands shows et cela m'a,
vraiment, poussé à revenir.
Tu es, donc, de retour en France après
trois ans d'absence. Qu'as-tu fait durant cette période ?
Tu sais, il y aurait beaucoup de choses à dire
J'ai eu quelques problèmes avec le business de la musique. Il a
fallut que j'aille régler certaines affaires en justice. Cela m'a
vraiment marqué. Dans l'idéal, je préfèrerais
vivre ma vie comme cela me plait. J'aimerais ne jamais avoir à
penser à l'argent ou au business. Il n'y a que la musique qui m'intéresse.
Parfois cela se passe mieux et tu peux avoir le contrôle sur ce
que tu veux faire et où tu veux aller. Mais c'est, rarement, le
cas...
Un jour, j'en ai eu marre et, dans ma tête, je me suis dit "Stop"
!
Comme je n'ai jamais fait cela pour l'argent ou le business, j'ai donc
pensé tout arrêter. Rester, tranquillement, dans ma maison
d'Austin Texas, au bord de la rivière. Là-bas, nous sommes
assez isolés. Il n'y a pas de voisins car nous sommes situés
au bout de la route.
J'y suis, donc, resté en n'ayant pas besoin de faire grand-chose.
Sinon m'occuper de mes trois jolis chiens que j'adore. J'y ai aussi une
pièce consacrée à la musique et suffisamment de place
pour organiser des barbecues et même pour essayer d'y faire un jardin.
Comment es-tu rentré en contact avec l'équipe
de XIII Bis Records ?
C'est aussi une bonne question...
C'était via Paul Personne qui, à cette époque,
avait sorti un album chez XIII Bis Records (le live "Il était
une fois la route", Nda). J'y suis rentré par cette connexion
- je n'avais pas de contact avec ce label avant ces deux fameuses soirées
à La Cigale - durant lesquelles j'étais invité. Par
contre, je ne me souviens plus exactement de toutes les circonstances
de ma première rencontre avec eux.
Peux-tu me présenter, plus en détails,
ton nouveau CD "Unrepentant" ?
Oui, il se nomme "Unrepentant" ("non repenti"
en français, Nda) parce que c'est nous, les gens, qui ensemble
pouvons revendiquer "Ce n'est pas de notre faute, nous n'avons pas
à nous excuser pour vos erreurs" !
On en est arrivé là à cause des gens qui sont au
pouvoir !
Nous sommes dans les années 2000 et avec les moyens de communication
actuels, tels que Internet, le public peut avoir accès à
toutes les informations. Il peut, ainsi, se forger une idée fiable
et, lentement mais sûrement, changer les choses.
Je ne sais pas ce qui se passe ici mais, aux USA, je ne crois pas que
ce soit une bonne chose d'avoir George W Bush Jr à la tête
de notre pays. Il est tellement extrême et mauvais que beaucoup
de gens, qui l'avaient soutenu, commencent à revenir en arrière...
Beaucoup de personnes se soulèvent contre lui et ses idées,
comme celles liées à la guerre en Irak.
Des messages politiques reviennent, régulièrement,
dans tes chansons. As-tu, aussi, une opinion sur la politique française
?
J'essaye de rester ouvert et attentif à ce qui se passe dans le
monde. Je crois, qu'en France, vous avez connu une situation similaire
à celle des USA. Vous aviez cette femme, Ségolène
Royal, qui était opposée à Sarkozy et qui était
presque à égalité contre lui lors des dernières
élections. Elle correspond à ce que nous appelons, aux USA,
une politique plus libérale...
Vous aviez une partie des médias qui la soutenaient et elle avait,
vraiment, ses chances...
Je crois en l'ordre et en la police que je ne déteste pas, comme
on pourrait le croire. Mais ils ont également des limites à
respecter. Ils doivent remplir leur fonction qui est de veiller à
notre propre sécurité. Ils n'ont pas à rembarrer
ceux qui leur adressent des demandes légitimes.
C'est pourtant ce qui se passe aux USA. Il ne faut pas tomber dans les
extrêmes, il faut trouver un juste milieu !
Tu as enregistré ce disque dans le studio
de Gabe Rhodes. Est-ce vrai que ce studio était, en fait, installé
dans sa propre cuisine ?
C'est absolument ça... il s'agit de sa cuisine (rires) !
C'est un homme qui vit seul et qui a un petit appartement avec une pièce
et la cuisine. Tout l'espace était occupé par les ordinateurs,
le piano etc..
Nous avons donc appelé ce studio de fortune "Gabe's Kitchen"
(rires) !
Pourquoi as-tu décidé d'employer
un violoncelle sur certains titres ?
J'ai toujours été un fan de cette musique et de ce son que
j'aimais écouter sur certains enregistrements des Beatles. J'adore
cette tessiture musicale, proche du baryton, qui me fait penser à
la voix de Johnny Hallyday.
Comment se porte la musique au Texas aujourd'hui
?
Cela se résume toujours, pour certains, à de nombreuses
tentatives infructueuses pour percer. Il y a, comme toujours, des artistes
qui bénéficieront de la puissance du business de la musique
pour réussir et devenir aussi connus que Britney Spears.
Heureusement, beaucoup s'en sortent. Ils arrivent à se forger un
public de fans fidèles, qui leur permet de mener une belle carrière.
Je t'avais vu, il y à quelques années,
à Bâle, en première partie d'Emmylou Harris. L'avais-tu
rencontrée à cette occasion, si oui as-tu un souvenir à
me raconter concernant ce moment ?
Oui et non...
Je n'ai pas vraiment de souvenir car elle m'a rencontré comme elle
a rencontré plusieurs personnes lors de ce concert. J'étais
comme un touriste (rires) !
Avec quels artistes aimerais-tu collaborer ?
Il y en a deux ... Mick Jagger et Keith Richards !
J'aimerais qu'on écrive des chansons ensemble et qu'on joue dans
une ambiance d'enfer !
Pourquoi pas avec des artistes français,
comme tu connais Paul Personne et Johnny Hallyday ?
Oh oui j'aimerais beaucoup faire quelque chose avec Johnny...
J'ai déjà eu l'occasion, comme tu le sais, de me produire
avec Paul et je l'aime vraiment beaucoup. Il a son propre style et a choisi
sa propre direction.
Je connais aussi Manu Lanvin avec qui j'ai un peu travaillé
il y a quelques temps alors qu'il était tout jeune.
Quels sont tes projets, tu as parlé d'un
film ?
Oui et ce n'est pas le seul projet car je vais commencer, très
bientôt, à travailler sur un nouvel album dont je compte
commencer l'enregistrement en avril ou mai 2008...
Et où en est l'écriture de ton livre
?
Oui j'ai commencé, depuis un moment, à travailler sur ce
livre dont j'ai déjà rédigé un bon paquet.
Je me suis relu depuis et c'était vraiment horrible (rires) ....
Même si tu maîtrises bien l'histoire, il faut savoir la mettre
en forme.
C'est vraiment un très long effort, pas comme écrire une
chanson...
As-tu autre chose à ajouter ?
...(longue hésitation)....
Non, pas vraiment sinon merci pour ces très bonnes questions et
ce bon moment !
Au fait, pourrais-tu me donner des nouvelles de
Gary Craft (fidèle guitariste des débuts de Calvin tombé,
depuis, grièvement malade, Nda) ?
Oui, nous avons donné un concert, ensemble, il y a trois ou quatre
mois dans notre pays (un concert de soutient ayant eu lieu au Club
Poodies à Spicewood, Texas, Nda).
Il était vraimnent tombé très bas mais pouvais s'appuyer
sur son épouse. Elle est très gentille et a beaucoup de
mérite car elle a passé des moments très difficiles.
Quant à lui, il préfère séjourner près
de la maison. Nous lui avons quand même offert l'opportunité
de nous accompagner afin de recommencer à travailler ensemble.
Il est toujours aussi bon même s'il préfère passer
le plus clair de son temps chez lui, aux côtés de sa famille.
www.calvinrussell.net
www.myspace.com/calvinrussell
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